Henri
• Président de COFORET •
Portrait chinois
Quelques questions auxquelles il faut répondre rapidement pour dresser votre portrait.
Si vous étiez...
un arbre ?
Ah ! Un sapin. Je suis né dans la sapinière
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Si vous étiez... une couleur ?
Le bleu profond.
Si vous étiez... un animal ?
Un cheval ! Je ne suis pas cavalier
mais j’aime bien.
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Si vous étiez... un massif forestier ?
Le mien ! Non, blague à part, un massif de chez moi : le Meygal. 1300 ha de forêt gérés par l’Office National de la Forêt qui a toute une histoire !
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Si vous étiez... une saison ?
L’hiver ! J’adore l’hiver, il y a moins de monde en forêt, c’est paisible, on a moins de choses à faire à l’extérieur, c’est le moment où on prend le temps pour lire, partager des moments entre amis ou en famille.
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Si vous étiez... une valeur parmi les 4 de COFORET ?
La confiance ! On peut tout dire mais si on n’a pas la confiance, à un moment, il y a une barre infranchissable. Et puis, à un moment donné, on se doit de faire confiance pour avancer…
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Si vous étiez... une devise ou un mantra ?
« Ensemble ! ». C’est comme la confiance, tout seul on n’est pas grand-chose et plus j’avance dans la vie et plus je suis convaincu qu’ensemble on est plus fort.
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Faisons connaissance...
Président de COFORET depuis 2012, rattaché à la section Massif-Central, je suis propriétaire forestier sur l’Est du département de la Haute-Loire, principalement sur les communes de Saint-Jeures, Yssingeaux, Le Mas de Tence et d’autres communes autour.
Parlez-nous un peu de votre forêt
Je crois qu’il vaut mieux parler des forêts dans la mesure où nous sommes tous propriétaire de plusieurs parcelles. Chacune a sa propre identité, son originalité en termes d’essence, de mode de conduite, de fertilité, d’histoire…
Je suis dans une région où le sapin est l’essence reine. Elle a supplanté le pin sylvestre essence de lumière. On peut presque parler de monoculture du sapin, avec un mélange de quelques feuillus, plutôt épars, du hêtre et parfois du frêne dans les bordures.
La sapinière s’est enrichie au fil du temps par des plantations d’épicéas et de douglas. Aujourd’hui, mon objectif est d’essayer d’avoir une futaie irrégulière mais les événements extérieurs, comme le dépérissement, me conduisent à effectuer des coupes définitives assez importantes et à reboiser avec des essences résilientes.
Je suis propriétaire à plusieurs titres : à titre personnel, avec mon épouse et au sein d’un groupement familial. J’ai une cinquantaine d’hectares, dont 35ha en indivision avec ma femme. J’ai également une quarantaine d’hectares avec mes sœurs au sein d’un groupement.
Racontez-nous l'histoire de ces forêts
Le groupement forestier familial est un héritage. Nous sommes une famille où génétiquement nous avons un chromosome « forêt » qui perdure, même chez mes enfants. Mes parents et grands-parents se sont toujours occupés de forêts, de l’exploitation et j’avais un oncle qui avait une petite scierie à Yssingeaux, qui malheureusement, n’existe plus aujourd’hui.
Avec mes enfants, nous allons aussi mettre en place un autre groupement pour la partie qui nous est propre, c’est très plaisant de voir qu’ils prennent le relai bien qu’il ne soit pas toujours facile pour eux d’y consacrer du temps.
Comment avez-vous réussi à passer ce relai forestier ?
Déjà grâce à GEOFORET, notre outil de partage d’informations. Je les invite également à participer ponctuellement aux opérations de gestion et à quelques travaux pour qu’ils s’approprient leur forêt. Dans les années à venir, je voudrais aussi les associer, plus régulièrement, aux rencontres avec les conseillers et gestionnaires forestiers de COFORET pour instaurer une relation durable et solide qui permette une transmission naturelle des connaissances et, à terme, des forêts.
Quand avez-vous rejoint COFORET ?
J’ai rejoint la coopérative tardivement, dans les années 2010. Issu d’une famille de propriétaires très investi, on avait l’habitude de se débrouiller seul. Au fil du temps ça devenait de plus en plus compliqué et j’avais besoin de la coopérative pour la gestion et la commercialisation des bois qui se complexifiait au fil des ans.
Aujourd'hui, vous êtes président de la coopérative. Quel a été votre parcours depuis votre adhésion ?
J’étais alors adhérent de COFORET et, par mon poste au sein de La Coopération Agricole, j’avais des relations amicales avec Jean-Jacques Verney (ancien directeur de COFORET). Nous échangions souvent sur le fonctionnement de la coopérative et sur les questions forestières.
Le président de l’époque, Gérard Lacroix m’a contacté pour me proposer de devenir administrateur de COFORET. Et rapidement, il m’a demandé si le poste de président m’intéressait. Tout ceci s’est passé en moins d’un an ! Je dois reconnaître que j’ai pris l’ascenseur.
Comme j’étais passionné, et jeune retraité, j’ai pensé que c’était l’occasion idéale de m’investir dans un domaine et dans une filière, qui m’a toujours passionné.
Vous avez indiqué, dans votre vie professionnelle, avoir été salarié à La Coopération Agricole. Racontez-nous !
J’étais directeur de La Coopération Agricole Rhône-Alpes. Nous jouions un rôle de représentation et de lobbying, c’était aussi un lieu de rencontre des principaux responsables de la région. Nous jouions également un rôle de conseil et d’appui stratégique aux coopératives dans des domaines variés allant de la gestion au développement, c’était même l’activité principal de notre structure.
Quelle stratégie avez-vous mis en place toutes ces années en tant que président ?
Il est important de mentionner le recrutement, à la même époque, de Lionel Piet comme directeur général de COFORET. Venant d’un autre secteur professionnel, il a apporté un œil nouveau par rapport à la coopérative, à la forêt, et a généré des réflexions et des évolutions. Lorsque nous sommes arrivés dans nos fonctions, nous étions à une période charnière. La coopérative était toujours très dynamique, néanmoins elle devait s’adapter à la dimension géographique et économique qu’elle atteignait.
Au fil des ans, ensemble, nous avons conforté la gouvernance en réunissant régulièrement les membres du conseil d’administration ainsi que le bureau afin de créer du lien entre nous et partager des réflexions avec la direction. Nous avons renforcé le rôle des sections via les assemblées et les conseils pour enrichir la relation avec nos adhérents. D’un commun accord, on s’est doté de compétences nouvelles, tout au long de ces années, pour améliorer l’entreprise et ainsi répondre aux exigences de notre société actuelle. C’est, par exemple, ce qui a motivé notre souhait de créer un poste de Responsable Qualité Sécurité Environnement (QSE), un poste de Responsable Communication ou encore d’une Direction Commerciale !
Il fallait aussi bien prendre en compte les attentes de nos sociétaires, avec le soutien des administrateurs, nous sommes fiers d’avoir développé l’activité conseil à COFORET, sous la dénomination « Gestion de Propriété et Aménagement des Territoires » (GPAT). À mon arrivée, nous avions un seul gestionnaire forestier, aujourd’hui, ils sont 9 dans le service et tous apportent véritablement un conseil de qualité à chaque adhérent adapté à sa propriété dans une optique de gestion dynamique et durable.
Quel regard avez-vous sur les années écoulées ?
La plus grande satisfaction que je peux avoir c’est de voir que COFORET a su évoluer sans révolution. Sans fausse modestie nous pouvons dire qu’elle a une place incontournable dans la filière régionale.
Cela étant, on aurait peut-être pu aller plus vite ou faire autrement dans certains domaines mais, je crois que la caractéristique de COFORET c’est sa constance dans sa stratégie et dans sa volonté de ne pas créer de révolution trop brusque qui ne serait pas comprise de tous. Je crois qu’il était important d’avoir une réflexion stratégique et d’affirmer notre vision forestière qui, j’en suis convaincu, sert de cadre de référence pour chacune de nos actions. La constance dans nos valeurs est une vraie force !
En tant que président, quelles sont vos missions ?
Le Président est avant tout un administrateur. À ce titre, je participe à la vie du conseil d’administration qui se réunit 5 fois par an. Le Bureau, lui, se réunit une dizaine de fois par an. L’échange est vraiment fluide entre nous tous !
Le rôle du président, est aussi de former un vrai binôme avec le directeur général. Aussi, je suis en lien constant avec Lionel Piet. Ensemble, on partage les préoccupations principales, on réfléchit et on prend des décisions communes sur les sujets liés à la gouvernance.
J’ai également le rôle de représenter la coopérative et cela se traduit notamment par ma participation aux instances nationales forestières, et à des réunions régionales auprès des administrations et de nos partenaires. Notre volonté est aussi de mobiliser nos présidents de section dans ces missions pour assurer une représentation locale et départementale !
Comment se compose le conseil d'administration ?
Notre volonté est d’avoir un conseil d’administration riche et varié. Nous souhaitons avoir des administrateurs issus de toutes nos sections territoriales, avoir des femmes ou des hommes de tous âges et avec des parcours professionnels variés pour nourrir les échanges ! Les membres du Bureau sont les présidents de chaque section pour affirmer et conserver cette représentativité territoriale.
Il est néanmoins difficile de trouver des volontaires pour nous rejoindre. C’est un point préoccupant. Malheureusement il n’est pas spécifique à notre coopérative, nous nous devons de motiver des associés pour participer à la gouvernance de COFORET.
Quel avenir se dessine pour vous en tant que président ?
En 2026, il sera temps pour moi de quitter la présidence. Mais attention, je ne quitte pas COFORET !
Les forêts tiennent une place forte dans les médias et dans le quotidien des français. Beaucoup de questions se posent... Est-ce que c'est quelque chose que vous ressentez ?
Effectivement, nous sommes tous sensibles aux attentes sociétales qui sont, parfois, difficiles à bien identifier. Il nous faut communiquer, encore et toujours, ce qui suppose d’être attentifs aux demandes de la société. Elle aussi doit nous écouter et prendre le temps de s’informer plutôt que de réagir vivement à des rumeurs. Je suis convaincu que c’est par une présence sur le terrain en proximité avec les acteurs locaux que nous arriverons à partager nos contraintes et nos actions.
Est-ce qu'il y a un moment clé dans l'année que vous attendez avec impatience ?
Le vrai bonheur, c’est quand, avec mes enfants et petits-enfants, on a un petit chantier ensemble en forêt. Ils ont planté des parcelles, il faut alors les entretenir et on le fait ensemble !
Est-ce qu'il y a un préjugé que vous voudriez briser ?
Oui ! « La forêt appartient à tout le monde ». Non… Ce n’est pas le cas. La forêt n’appartient pas à tout le monde. Elle appartient à des propriétaires qu’ils soient privés ou publics. Alors… un peu de respect.
Un dernier mot ?
L’intérêt de la coopérative : ça ne marche bien que si tout le monde joue le jeu ! Il faut y aller en se disant qu’on veut faire ensemble. Cette conviction est valable pour les salariés, les administrateurs et les adhérents. C’est un modèle vertueux qui associe à la fois la richesse des individus et la force du collectif. Cette dynamique est d’autant plus forte que les individus sont convaincus et passionnés ! Et ça, c’est véritablement COFORET.

